Carte blanche « Oui au droit de vote, Non au vote obligatoire»

« Oui au droit de vote, Non au vote obligatoire»

« Les Belges sont de plus en plus nombreux à se dérober à leur devoir d’électeurs ». Ce mouvement serait amplifié «  à mesure que les Parquets renoncent à poursuivre les délinquants », ce qui enclencherait un cercle vicieux d’incivisme, dixit Monsieur Löwenthal, Professeur émérite à l’UCL.

Selon lui, certains proposent de gommer le problème en supprimant l’obligation de vote au nom de la liberté ; il s’agirait des plus individualistes, et se situent surtout à droite de l’échiquier politique. La proposition aurait donc également un relent politique: ce sont les petites gens, comme on dit, qui se désintéressent le plus d’une politique dont ils ne maîtrisent ni les enjeux ni les jeux. Il en résulterait une spéculation politique comme aux Etats-Unis où aucun des grands partis n’a généralement de programme d’assistance aux plus faibles car ils ne votent quand même pas ».

Monsieur Löwenthal, je suis partisan de la fin du vote obligatoire et favorable au droit de vote. Député fédéral du Mouvement Réformateur, je me situe par définition plus à droite qu’à gauche de l’échiquier politique, et je ne peux lire ces lignes sans réagir : mon parti fait partie de la majorité depuis un certain nombre d’années et je peux vous assurer que le système en vigueur dans notre pays protège les plus faibles. Quoiqu’en disent certains, le CDH n’a pas le monopole de l’humanisme et le MR n’a pas attendu le discours du PS pour connaître et appliquer le mot « social », il suffit de consulter le programme de notre parti et de prendre connaissances de toutes les mesures que nous avons prises pour s’en apercevoir.

Pour votre revenir plus précisément à l’objet du débat, je ne suis pas non plus d’accord avec le fait de dire que la liberté réside dans le vote blanc. Lorsque je prône la fin du vote obligatoire, il est évident que je souhaite inciter mes concitoyens à se rendre aux urnes, mais animés d’un véritable désir de faire part de leurs opinions, non pas parce qu’ils y sont contraints et forcés. Cela devra bien entendu passer par l’instauration de véritables cours d’éducation civique et de citoyenneté. C’est également à nous, hommes et femmes politiques, représentants du « peuple » sans distinction de classes sociales de les y intéresser. Ne serait-il pas également mieux pour tous les politiques d’être jugés en fonction du taux de participation et d’aller encore davantage à la rencontre des citoyens? Poser la question, c’est y répondre…

Je terminerai en disant ceci : dans l’Union européenne, le vote n’est plus obligatoire qu’au Luxembourg, en Grèce et…en Belgique, étrange ?

Olivier DESTREBECQ,

Député-Echevin

Pour en savoir plus sur Olivier Destrebecq:  http://www.destrebecq.be/